Donner tout son sens à notre métier

22 janvier 2023
Par Sylvie Kienast

Compagnon biographe à Paris

Elle est si touchante
Je n’ai pu que ressentir une grande émotion en rencontrant Sandrine ce premier samedi d’octobre dans un café à Paris. Nous nous étions parlé avant l’été et avions convenu de ce rendez-vous bien longtemps à l’avance. Sandrine est gouvernante dans un château et travaille très souvent le week-end.

Quelle personnalité
Ce samedi matin, Sandrine se confie, en désordre, mais avec une forte émotion. Les larmes affleurent souvent sur ce petit visage fin d’une jeune femme frêle dans la trentaine. Elle est petite, mais force et déterminations se dégagent d’elle. Nous passons presque deux heures ensemble et les bruits du café ne dérangent pas l’intensité de mon écoute.

Une restitution facile
Rentrée chez moi, j’éprouve le besoin d’écrire ce que j’ai entendu sans écouter l’enregistrement que j’en ai fait, contrairement à mon habitude de travail. Lorsque j’écouterai l’enregistrement et relirai mes quelques notes, je constaterai que ma mémoire m’avait peu fait défaut.

Quelle sincérité
J’ai envoyé à Sandrine le commencement de son histoire, lui demandant des précisions, des détails, des noms, des souvenirs plus précis. Elle m’a répondu avec beaucoup de simplicité et de difficultés orthographiques que ce travail lui demandait un effort terrible et lui prendrait beaucoup de temps. Elle souhaitait que nous le fassions ensemble.

J’ai alors réalisé que Sandrine ne savait sans doute pas lire dans le sens que nous lui donnons. C’est là où notre travail de biographe prend tout son sens.

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