Quand la mémoire a besoin d’un coup de pouce

29 août 2022
Par Cécile Dalla Zuanna

Compagnon biographe à Lyon.

Comment stimuler la mémoire ? La famille, des documents sur la région ou de vieilles photos peuvent être des aides précieuses !

Une rencontre
Une table de cuisine, un petit café ; et la confiance est là. Avec sa bonne humeur, Rosie est partante pour évoquer ses souvenirs et les transmettre à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. Elle raconte, même si au début, c’est difficile de réaliser que nos entretiens aboutiront à l’impression d’un vrai livre, le livre de sa vie. Certains souvenirs surgissent avec virulence, comme le portrait phénoménal de sa belle-mère !
Mais rapidement, Rosie revient sur les mêmes récits. La rencontre est agréable, mais on avance peu. Elle ne trouve rien d’autre à dire. « C’était normal. » On tourne en rond. Comment aller plus loin ? Je sens que la mémoire est là, toute proche, mais comment la raviver ?

Trouver des appuis pour avancer
Pour sortir de l’impasse, Irène, sa fille a été mon premier atout. Elle m’a indiqué les repères temporels et les directions à prendre. J’ai également eu recours à un livre sur l’histoire du village. J’ai ainsi pu récolter des informations sur les événements festifs de la région, les soldats pendant la guerre, les travaux de la ferme : de quoi préparer des questions plus pointues pour les entretiens suivants.
Mon ultime aubaine a été un carton de vieilles photos en vrac. Plusieurs heures ont été nécessaires pour les trier, mais que d’informations glanées sur la famille, les amies, les loisirs…

Un exemplaire sur mesure
Une fois le manuscrit achevé, les livres ont été imprimés. Fan de Victor Hugo et des classiques, Rosie qui était malvoyante avait renoncé depuis longtemps au plaisir de la lecture. Mais, il n’était pas envisageable qu’elle ne puisse pas lire son livre. J’ai donc mis en page un exemplaire unique, en gros caractères. Elle l’a feuilleté et dégusté sans se lasser. Quand on lui demandait si elle souhaitait d’autres lectures, elle répondait simplement : « C’est l’histoire de ma vie, y’a pas mieux pour moi ! ».

Autres articles à lire