Mickaël ou la force du témoignage

6 juin 2022
Par Christophe Tézier

Compagnon Biographe en Pays de la Loire

Souffrant d’une maladie orpheline depuis sept ans, Mickaël Godde voulait témoigner. Il a fait un appel à un biographe. Édité, son livre, “Un tsunami dans ma tête - J’ai rêvé d’avoir un cervelet tout neuf” a intéressé nombre de lecteurs.

Ainsi débute cette biographie si particulière
 : « 15 novembre 2011. Seul, je marche le long de la Maine, à proximité du CHU d’Angers. J’ai emporté quelques affaires pour deux jours : le service neurologique m’attend vers 16 heures. J’appelle ma femme. Je ne sais quoi lui dire, si ce n’est cette peur qui me tenaille au ventre… 15 heures 30. Je me présente à l’accueil. L’angoisse grandit. Dans l’ascenseur, j’appuie sur le bouton “ Neurologie” Les portes du second étage s’ouvrent. Une infirmière m’invite à patienter au fond du couloir. J’ai déjà le regard vide : « Pourquoi en suis-je arrivé là ? » Dès lors, ce que je vais vivre m’entrainera dans un tourbillon tragique et sans fin. Je souffre d’un syndrome cérébelleux, d’une nécrose du cervelet. »

Dès son hospitalisation, Mickaël, alors trentenaire et bientôt père
d’un garçon, avait consigné son indicible calvaire dans un journal de bord médical, reflet d’un moral chancelant. La trame était là. Restait à mettre en forme cet écrit, préciser nombre de chapitres, en rédiger d’autres, dynamiser le style, insérer ce récit dans un cadre familial et intime, l’inscrire dans une perspective scientifique, trouver un préfacier, valider des souvenirs… Bref, transformer ces notes en un livre émouvant et… utile. Notre collaboration a duré six mois.

Lors de notre premier entretien, il m’avait confié combien il était persuadé que son “histoire” intéresserait d’autres personnes que ses proches. D’où sa démarche auprès d’un Compagnon Biographe pour narrer les mois cloués au lit, l’origine mystérieuse de ce mal soudain et douloureux, l’interminable rééducation, sa carrière professionnelle brisée, l’acceptation du handicap, sa rage de (sur)vivre et ce formidable soutien des siens sans lequel il aurait sombré…

Ce récit de 270 pages a été édité
. Séances de dédicaces, sollicitations des médias locaux et revues spécialisées, activation des réseaux sociaux, contacts avec les associations de malades souffrant de troubles neurologiques… Mickaël n’a pas ménagé ses efforts. Il a été récompensé : plus d’un millier de lecteurs-acheteurs ont découvert ce témoignage. Mieux que certains essais politiques !

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