Les Noces de Figaro

19 février 2024
Chantal Le Nédic

Compagnon Biographe dans le Morbihan

Comment la musique peut-elle changer le monde ? Dans sa biographie, Joséphine, née en 1929 à Versailles, nous raconte son enfance et ses souvenirs de jeunesse pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses parents lui ont fait goûter aux joies de l’écriture, du chant, du théâtre, de la musique et plus particulièrement de l’opéra, elle en garde des souvenirs merveilleux !

Extraits du récit de vie La vie de Joséphine :

Souvenirs de jeunesse

Mon père avait une très belle voix et il chantait à la maison. Il nous expliquait : « Dans l’opéra on chante, et dans l’opérette on chante et on parle. » Mes plus beaux souvenirs de jeunesse, ce sont les moments que nous passions tous ensemble à écouter l’opéra sur Radio Paris, quelques soirs par semaine et le dimanche après-midi, des moments de bonheur inoubliables. Nous avions nos opéras préférés : « Lakmé », « Les Noces de Figaro », « Le Barbier de Séville », « Carmen », « La Traviata », « La Bohème ». Nous chantions en feuilletant le libretto et, à chaque page, s’ouvrait un récit vers de nouveaux horizons.

Le chaos

J’avais dix ans quand la Seconde Guerre mondiale éclata en 1939. Il n’y avait plus aucune distraction, plus de leçons de piano ou de cours de théâtre. La culture était soumise à la censure, il était interdit d’écouter la musique et le soir, c’était le couvre-feu. Mon père disait : « Mon Dieu, on n’a même plus le droit d’écouter de la musique, c’est le chaos ». Heureusement, notre maison était située au fond de la cour où se trouvait l’entreprise familiale. Mon père s’autorisait quelques passe-droits et le soir, nous écoutions l’opéra à la radio. Cela nous apportait un peu de réconfort en cette période difficile. Un jour d’été, alors que nous étions près du poste de radio à écouter Les Noces de Figaro de Mozart, nous avons vu un officier allemand pénétrer dans la cour. Nous étions affolés. Il est resté un moment à écouter l’opéra, il fredonnait, il a souri, puis il a tourné les talons, il est parti et on ne l’a jamais revu.

La libération

Après la guerre, un des premiers achats de mon père a été d’investir dans un phonographe et quelques disques d’opéra 78 tours que nous écoutions en boucle. Pour nous, cela représentait la liberté, la victoire de la musique sur la guerre ! Je raconte cette histoire à mes petits-enfants et arrière-petits-enfants pour leur dire que la musique peut changer le monde et qu’il faut croire en son pouvoir !

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